• (Chronique précédemment écrite pour dans la gazette « Mikshake »)

    Titre : Âmes perdues
    Titre original : Lost Souls
    Auteur : Poppy Z. Brite

    Nombre de volumes : 1 volume (+ différentes nouvelles parues dans des recueils de l’auteur, centrées sur Ghost et Steve Finn)
    Nombre de pages : 360

    Éditeur : Grand format : Albin Michel (1994) / Éditions de poche : J’ai Lu (1994/1999), Folio (2006)
    Éditeur original : Delacorte Press

    Genre : fantastique.
    Prix : Grand-format : 18,60€ (Édition de poche : Folio : 8,10€)

    Résumé de l’intrigue :
    La Nouvelle-Orléans.
    Jessy est une jeune fille fascinée par les vampires. Son seul rêve est d’en rencontrer un. Aussi, chaque soir, elle attend dans le bar de Christian.
    Et enfin, un jour, son attente prend fin grâce à l’apparition du beau Zillah, dont les yeux mystérieux et envoûtants ont la même couleur que la Chartreuse, et de ses deux acolytes, Molochai et Twig. Jessy ne peut s’empêcher de s’en approcher et découvre par la même occasion que Christian est lui-aussi un vampire. Mais Jessy finit par coucher avec Zillah, et tous finissent par quitter le bar de Christian…
    Un mois plus tard, Jessy revient au bar, enceinte de Zillah. Christian en tombe amoureux et ils deviennent amants, même s’il sait qu’elle ne survivra pas à l’accouchement, la progéniture des neo-vampires dévorant leur mère de l’intérieur…
    Après la mort de Jessy, souhaitant que l’enfant – qu’il a prénommé « Nothing » – puisse vivre comme un humain normal et non de façon perverse et décadente comme son géniteur, il l’abandonne devant la porte d’un couple du Maryland, avec ce mot : « Il s'appelle Nothing. Prenez soin de lui et il apportera la chance. »

    Maryland – 15 ans plus tard.
    Nothing – officiellement nommé « Jason » par ses parents adoptifs – est un garçon introverti, marginal, loin du fils modèle rêvé par ses parents. Il boit, fume et est sans aucun doute bien avancé sexuellement parlant. Il ne se sent pas à sa place au Maryland et ne rêve que de quitter cette ville.
    Aussi, un jour, il décide de tout quitter, et de partir à la recherche du groupe qu’il idolâtre, « Lost Souls? », et de ses origines, avec la ville de la Nouvelle-Orléans et du mot laissé par Christian pour seuls indices.
    Sur la route, il rencontre Zillah et ses compagnons. Aucun d’entre eux ne se doute de leur véritable lien. Pourtant, Zillah « l’adopte » aussitôt, et n’hésite pas à avoir des relations charnelles avec son nouveau protégé dès leur première rencontre. Ni à lui faire accomplir son premier meurtre sur son ami du Maryland amoureux de lui qui l’avait suivi lors de sa fugue...
    C’est ainsi qu’il découvre qu’il a le goût du sang, et qu’il est lui-aussi un neo-vampire. Et fasciné par Zillah, qui devient de plus en plus possessif envers lui, Nothing décide de continuer sa route avec eux. Leur première destination ? La Nouvelle-Orléans et la maison où résident les deux membres du groupe « Lost Souls? », Ghost et Steve Finn…

     Critique :
    Âmes Perdues, c’est trash, cru et à ne pas mettre entre toutes les mains. À la façon d’écrire de l’auteur, on reconnait bien là l’influence que Steven King a eue sur elle. Cela est bien loin de la littérature vampirique actuelle. Il n’y a ici pas de romance à l’eau de rose (y en a-t-il vraiment une, de vraie romance, d’ailleurs dans ce livre ?).
    En résumé : on aime ou on n’aime pas.
    Avec ce premier roman paru, Poppy Z. Brite donne déjà le ton de ses futures publications : sombre, avec une ambiance horrifique et sans tabou (et sensuelle ?). Et aussi des gays. Quoique… Ici, ses héros sont plutôt bisexuels. En tous les cas, la majorité des personnages d’Âmes Perdues sont des marginaux et ses héros de beaux androgynes. Et tous sont étrangement fascinants.
    Le pari de faire côtoyer un vampire traditionnel (Christian) et des vampires nouvelle génération (Zillah et compagnie) est plutôt réussi. D’autant que la différence entre les deux est bien marquée. Les traditionnels (et en voie de disparition ?) naissent en étant vampirisés par un autre vampire, ne supportent pas le soleil et ont des crocs dignes de ce nom. La nouvelle génération, elle, peut se balader sans problème au soleil, n’a pas besoin de sang pour survivre, est conçue à la façon traditionnelle des humains, et ses crocs… Eh bien… ils ne sont pas assez développés pour percer proprement la peau sans l’arracher à la barbare.
    Le seul regret, c’est qu’on ne sait toujours pas d’où viennent ces neo-vampires (Oui, ils naissent en dévorant la matrice de leur mère. Mais comment est-on passé de vampire traditionnel à neo-vampire ? Pourquoi ces deux espères vampiriques se côtoient-elle ? C’est comme l’évolution des homo-sapiens ?).
    Ce qui apporte aussi de la richesse à Âmes Perdues, c’est que l’on peut suivre différents points de vue, même si ce sont pour la majorité ceux de Nothing et de Ghost. Même si ça peut parfois être perturbant, de passer ainsi de l’un à l’autre personnage, on prend plaisir à les suivre.
    On se laisse prendre à la cruelle folie et à la possession perverse de Zillah envers Nothing, et on se demande jusqu’où il va bien vouloir aller. Tout comme on se demande si Ghost va réussir à sauver Nothing de la voie du sang et glauque de son géniteur. Et puis, il y a l’étrange relation entre le Ghost et Steve. Nul doute : Poppy Z. Brite sait très bien jouer avec les nerfs des lecteurs et nous faire poser de multiple questions tout au long du livre.
    Mais malgré les mots crus et les tabous renversés (comme la relation incestueuse entre Zillah et Nothing, dès le début du roman), l’écriture reste fluide et on sent bien que l’auteur sait où elle va.
    Cependant, je le répète : ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains. Il est réservé à un publique mature.
    Quant à la qualité de l’édition, elle est plutôt bonne. Et même si les éditeurs francophones Albin Michel et J’ai Lu (pour l’édition de poche) sont depuis longtemps en rupture d’édition, Folio a eu la bonne idée de rééditer Âmes Perdues, profitant ainsi de la vague « Bit-Lit » actuelle. De quoi ravir les amateurs de vampires et d’horreur.
    Autre regret : les lecteurs francophones n’ont pas eu droit à la réédition deluxe (du grand format) américaine. C’est dommage, d’autant qu’il y avait une nouvelle de plus nous en apprenant davantage sur la relation entre les deux membres de « Lost Souls? ».
    Mais bonne nouvelle pour les personnes adorant Ghost et Steve et qui ont eu un goût de « pas assez » après la lecture de Âmes Perdues : elles retrouveront les deux musiciens et la T-Bird dans différentes nouvelles contenues dans d’autres recueils de l’auteur (parus aussi en français).

    Points forts :
    + Des personnages fascinants
    + Une histoire sombre, sans pour autant tomber dans l’excès d’horreur
    + Un style de l’auteur qui se lit facilement
    + Une histoire de vampire qui change de ce qui sort actuellement
    + On ne sombre pas le sentimental
    + Il n’y a pas de tabou

    Points faibles :
    - Les thèmes abordés (homosexualité, meurtre, inceste…) peut être dérangeants
    - Le lien entre ancien en neo vampires est absent
    - Ce livre ne convient qu’à des lecteurs avertis


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  • (Chronique précédemment écrite pour http://edenia.sanctusy.net)

    Titre : Alpha & Omega
    Titre original : Alpha & Omega
    Auteur : Patricia Briggs

    Spin-off de : Mercy Thompson

    Nombre de volumes : 1 nouvelle + 3 volumes (en cours - Tome 4 prévu en mai 2015)
    Tome 0 – L’origine (On The Prowl – Alpha & Omega)
    Tome 1 – Le cri du loup (Cry Wolf)
    Tome 2 – Terrain de chasse (Hunting Ground)
    Tome 3 – Jeu de Piste (Fair Game)

    Nombre de pages : 384


    Éditeur : Milady
    Éditeur original : Ace
    Genre : Bit-lit, fantastique
    Prix : 7 euros

    Quatrième de couverture – Résumé de l’éditeur :
    Anna a toujours ignoré l’existence des loups-garous, jusqu’à la nuit où elle a survécu à une violente agression… et en est devenue un elle aussi. Dans sa meute, elle a appris à faire profil bas et à se méfier des mâles dominants jusqu’à ce que Charles Cornick, Alpha, et fils du chef des loups-garous d’Amérique du Nord entre dans sa vie.
    Il affirme qu’Anna est non seulement sa compagne, mais qu’elle est aussi une Omega d’une puissance rare… ce qui se révélera très utile pour traquer un loup-garou doté d’une magie si sombre qu’il pourrait menacer l’ensemble de la meute.

    Résumé de la chroniqueuse :
    Après les évènements de Chicago ayant conduit à la mort de Leo, son alpha, et à la découverte de son statut d’oméga, Anna déménage à Aspen Creek, dans le Montana. Là-bas, elle va devoir apprendre à connaître son compagnon, Charles Cornick, fils du Marrok et exécuteur de la meute, ainsi qu’apprendre ce qu’est son statut d’oméga et quelles sont ses véritables capacités que Leo s’était tant acharné à lui cacher.
    Mais tout n’est jamais vraiment simple, à Aspen Creek. Alors qu’Asil, un vieux loup-garou instable, tente de semer la zizanie dans la relation naissante entre Charles et sa compagne dans le seul but de le provoquer, une série d’attaques se produit dans les Cabinet Mountains, un parc naturel non loin de là. Et il n’y a pas de doute : il s’agit là de l’œuvre d’un loup-garou solitaire ou contre le projet de Bran, le Marrok, de révéler leur existence au monde.
    Charles, bien qu’il ne soit pas encore guéri de ses blessures de Chicago, est chargé d’aller mettre fin à ces attaques. Et bien qu’il y soit réticent, Anna parvient à le convaincre de la laisser l’accompagner.
    Mais il apparaît bien vite qu’ils n’ont pas affaire à un simple loup-garou et qu’une autre force sombre et magique soit à l’œuvre. Et il semblerait aussi que le passé d’Asil n’y soit pas complètement étranger…

    Critique :
    Si vous avez lu la série des « Mercy Thompson », vous pourrez être choqué par la qualité de la traduction – ou l’adaptation – francophone. En effet, même si les deux séries ont en commun le même auteur (Patricia Briggs), ainsi que le même univers (rappelons que « Alpha & Omega » est un spin-off de « Mercy Thompson »), elles ont deux traductrices différentes.

    Eh bien oui, cela est pour moi une information capitale pour une très bonne raison : en lisant le premier volume de « Alpha & Omega » après avoir lu les cinq premiers volumes de « Mercy Thompson », on s’attend forcément à une même qualité et style d’écriture. Si vous pensiez, vous aussi, que l’importance des traducteurs est secondaire, vous allez être obligé de revoir votre opinion là-dessus.

    Après avoir lu les premières pages du premier opus de « Alpha & Omega », j’ai été pris d’un sérieux doute. La série des « Mercy Thompson » avait-elle été écrite de façon si maladroite ?

    Voyez-vous, j’adore cette série. Aussi, en apprenant que son spin-off, ayant pour décor la meute du Marrok, allait sortir dans la langue de Molière, j’ai sauté de joie. Mais voilà : la lecture de ces pages tant attendues m’ont fait me demander si je n’avais pas été aveuglée par l’histoire au point de ne pas voir la qualité pitoyable de son adaptation. Car là, j’avais affaire à une traduction brute, presque littérale, qui souffrait d’un manque d’adaptation francophone et aussi d’un problème de ponctuation (pitié, allez en revoir les règles ! Sachez aussi que la ponctuation anglaise/américaine ne convient pas toujours dans les textes traduits en français ! Ou suis-je la seule à me hérisser face à un point-virgule mal placé ou utilisé ? Ou d’un abus de « est-ce que » ? Ou des confusions perpétuelles entre « quoi que » et « quoique » ? J’espère bien, pour notre belle langue de Molière, que non !).

    Afin d’apaiser mes doutes au sujet de mon aveuglement, je me suis donc jetée sur les volumes de « Mercy Thompson » afin de comprendre ce qui n’allait pas. Et c’est là que j’ai découvert que la traductrice était différente. Voilà qui expliquait tout et qui faisait naître d’autres questions. Pourquoi deux traductrices différentes pour deux séries liées par le même auteur et par le même univers – et dont des personnages apparaissent dans les deux séries ? N’y a-t-il pas des correcteurs/adaptateurs pour vérifier que les traductions sont faites dans un français fluide et correct ? Est-ce si difficile de comprendre que, qui dit deux traductrices différentes pour un même univers et un même auteur, dit aussi deux interprétations et styles différents ? Ou la personne chargée de l’adaptation/correction de « Mercy Thompson » est-elle tout simplement plus douée que celle de « Alpha & Omega » ?

    Enfin, bref. Vous aurez donc compris que la traduction/adaptation francophone de « Alpha & Omega », contrairement à celle de « Mercy Thompson », m’a particulièrement horripilée. Car si vous êtes, comme moi, friand d’une certaine qualité littéraire et de traductions bien fluides, celle-ci, trop brute, vous empêchera d’entrer vraiment dans l’histoire et de l’apprécier à sa juste valeur (il m’a fallu lire un peu plus de la moitié du « cri du loup » pour commencer – enfin – à faire fi des défauts de l’adaptation francophone et à en apprécier vraiment l’histoire).

    Malheureusement, le choix éditorial d’avoir choisi une traductrice différente que celle de sa série « mère » n’est pas la seule erreur des éditions Milady.

    En effet, il faut savoir que la série « Alpha & Omega », outre le fait d’être le spin-off de la série « Mercy Thompson », est la suite d’une nouvelle publiée dans le recueil « On The Prowl ». Or, alors que le tome 1 de « Alpha & Omega » est sorti depuis Novembre 2010 en français, la sortie de la nouvelle à l’origine de cette série (et de son titre !) n’est prévue qu’en Mars 2011 chez Milady. Et à l’heure où j’écris cette critique, il est presque sûr que nous n’auront droit qu’à la traduction de la nouvelle de Patricia Briggs, les autres nouvelles présentes dans « On The Prowl » tombant dans les oubliettes (il y a pourtant, dans ce recueil, aussi une nouvelle de Karen Chance, dont l’une des séries est aussi publiée en français chez Milady !).

    Alors, un bon conseil : si vous avez déjà acheté « Le cri du loup » et que vous ne l’avez pas encore lu, attendez de lire la nouvelle « Alpha & Omega » (qui va paraître en français sous le titre « Alpha & Omega – Tome 0 : Les origines ») avant de le faire. Ainsi, vous ne vous retrouverez pas piégé dans une histoire dont le contenu ne correspond pas vraiment au résumé fait par l’éditeur (résumé dont seule la dernière phrase pourrait correspondre à ce premier opus, le reste résumant la nouvelle).

    Car voici une autre conséquence de ce choix éditorial : si le prologue ne vous posera pas de problème (car il sert à introduire un nouveau personnage dans l’histoire, n’ayant a priori rien à voir avec la meute du Marrok ni avec Anna), les premières lignes du chapitre premier commenceront à vous en poser.

    Ce premier chapitre étant la suite directe des évènements s’étant déroulés dans la nouvelle à l’origine de la série, vous vous retrouvez embarqué dans une histoire dont vous ne comprenez rien. C’est comme voir seulement les vingt dernières minutes d’un film : c’est bien beau tout ça, mais vous aimeriez quand même savoir comment et pourquoi les protagonistes sont arrivés à cette scène à cet instant précis – et ce n’est pas les quelques pauvres allusions distillées ici et là qui vont répondre à toutes vos questions.

    Voilà donc un second handicap à ce premier tome de « Alpha & Omega ». Il est tel qu’il vous empêchera d’entrer directement dans l’histoire (et ce, même si la mauvaise adaptation francophone ne vous freine pas), ainsi que comprendre comment est née la relation entre Anna et Charles et le pourquoi du comportement d’Anna par rapport à son compagnon et à sa nouvelle meute. Vous garderez donc sans doute un goût d’inachevé après la lecture de ce premier volume. Ce manque sera sans doute comblé après la lecture de la nouvelle. Mais, en attendant…

    Mais « Alpha & Omega – Tome 1 : Le cri du loup » n’a pas que des points négatifs, rassurez-vous.

    Tout d’abord, Patricia Briggs nous offre ici un roman narré à la troisième personne. Cela pourrait un peu perturber les lecteurs de « Mercy Thompson », mais on s’en accommode bien vite – surtout qu’il y a plusieurs avantages à ce choix de narration.

    Ainsi, au lieu de rester figé dans la vision de l’héroïne sur l’histoire, nous avons ici le droit de voir aussi celles d’autres protagonistes, ce qui ne fait qu’enrichir le scénario du « Cri du loup ». Tour à tour, nous suivons Anna et son adaptation à son statut d’oméga et à sa nouvelle meute, Charles Cornick et son boulot d’exécuteur (et son désir de finaliser le lien avec sa compagne), Asil et ses vieux fantômes, Bran dont l’image lisse est sérieusement égratignée…

    Un autre point intéressant, c’est qu’on évoque dans cette série le rôle de l’oméga dans une meute. Ce thème est malheureusement très vite oublié dans les livres traitant habituellement de loups-garous (sans doute parce que les alphas nourrissent plus de fantasmes que les omégas). Et quelle oméga nous offre ici Patricia Briggs ! Son Anna, malgré qu’elle soit une louve-garou depuis trois ans, a pris l’habitude de servir de carpette dans son ancienne meute de Chicago et ignore tout de sa véritable condition. Nous pouvons donc ici apprendre à connaître petit à petit les vrais pouvoirs des omégas en même temps qu’elle, ainsi que la voir peu à peu reprendre confiance en elle. Bien sûr, nul doute qu’elle pourra paraître pathétique, agaçante dans sa fragilité et pitoyable au début pour bon nombre d’entre vous. Mais peu à peu, elle nous prend dans son piège et on la trouve particulière touchante. On n’a qu’une envie utopique : que la vie redevienne bien rose pour elle (mais comme on est sadique, on espère que cela restera bien utopique, hein ?).

    La série « Alpha & Omega », c’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’univers de « Mercy Thompson » et sur le fonctionnement de la meute du Marrok et de ses principaux protagonistes. Ainsi, au fil des pages, on en arrive même à éprouver de la compassion pour l’abominable Leah, la femme du Marrok, pourtant décrite comme une mégère jalouse et égoïste. Et on se dit aussi que, au final, Bran n’est pas si angélique que ça (d’un autre côté, sachant qu’il contrôle tous les loups-garous d’Amérique, il fallait un peu s’en douter, non ?) et qu’il ne faut surtout pas réveiller le bon vieux loup qui dort. Et aussi, on apprend à connaître l’exécuteur de la meute, Charles Cornick, et l’on découvre qu’il n’est pas si insensible que ça et qu’il doit lui-aussi s’adapter au fait qu’il a à présent une compagne (sa première fois, en plus de 200 ans d’existence). Et puis aussi, il y a cette importante découverte : la meute du Marrok, c’est aussi un sacré ramassis de loups-garous dérangés (eh oui ! Même les loups-garous ont leurs cas sociaux !).

    Le seul gros défaut du scénario que j’aie pu trouver dans cette histoire, c’est que la fin est beaucoup trop précipitée. À peine les hostilités entamées avec les responsables des attaques des Cabinet Mountains, que tout est déjà terminé. Du coup, il reste un arrière goût de « pas assez ».

    En tout cas, les lecteurs ayant aimé « Mercy Thompson » apprécieront sûrement ce spin-off (et ce, malgré l’adaptation francophone – si vous êtes assez masochiste pour passer outre). Malgré ses défauts, « Alpha & Omega » reste un bon livre du genre bit-lit. Mais espérons cependant que Milady fournira davantage d’efforts pour l’adaptation de la suite dans notre belle langue de Molière !

    Points forts :
    +  Aborde des sujets peu courants dans les histoires de lycanthropie
    + Personnages attachants
    + Permet de mieux comprendre l’univers de « Mercy Thompson »

    Points faibles :
    - Traduction trop brute, adaptation francophone pas assez fluide
    - Tome 1 sorti avant la nouvelle introduisant la série
    - Action finale un peu trop précipitée


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    (Chronique écrite précédemment pour http://edenia.sanctusy.net)

    Titre : Alpha & Omega
    Titre original : Alpha & Omega
    Auteur : Patricia Briggs

    Nombre de volumes : 1 nouvelle + 3 volumes (en cours - Tome 4 prévu en mai 2015)
    Tome 0 – L’origine (On The Prowl – Alpha & Omega)
    Tome 1 – Le cri du loup (Cry Wolf)
    Tome 2 – Terrain de chasse (Hunting Ground)
    Tome 3 – Jeu de Piste (Fair Game)

    Spin-off de : la saga "Mercy Thompson"
    Nombre de pages : 121

    Éditeur : Milady
    Éditeur original : Berkley Publishing Corporation,U.S.
    Genre : Bit-lit, fantastique, Urban fantasy
    Prix : 6 euros

    Quatrième de couverture – Résumé de l’éditeur :
    Découvrez la rencontre d’Anna, une jeune louve battue et violée, et de Charles, le fils du chef des loups-garous d’Amérique du Nord.
    Envoyé par son père pour démêler une affaire délicate à Chicago, Charles est accueilli par Anna, que sa meute traite en esclave. Leurs regards se croisent et il comprend qu’il va devoir apprivoiser cette farouche jeune femme qui est bien plus que ce qu’elle ne paraît…

    Critique :
    Quelques mois après le tome 1 de « Alpha & Omega », nous avons enfin droit au tome 0, qui est en fait une nouvelle issue du recueil « On The Prowl » (malheureusement, nous n’aurons pas droit aux autres nouvelles dudit recueil (dommage, j’aurais bien voulu découvrir les 3 autres même si elles sont de d’autres auteurs)).

    Nous y découvrons enfin la meute de Chicago et ce qu’il  s’y était passé avant le départ d’Anna pour le Montana (là où se trouve la meute du Marrok). De plus, le début de l’intrigue du volume 1 de « Alpha & Omega » naît dans ce tome 0 (nommé arbitrairement « L’origine », alors que le titre original de la nouvelle est bien « Alpha & Omega » uniquement – ce titre ayant donné son nom à la série qui en a découlé). Du coup, après la lecture de ce volume, on comprend beaucoup mieux l’histoire du tome 1, ainsi que les personnages eux-mêmes. En bref : en lisant ce tome 0 avant le tome 1, on ne met pas directement les pieds dans le plat. C’est vraiment à se demander pourquoi cette nouvelle n’a pas été publiée avant le tome 1. La lecture du « Cri du Loup » aurait été bien plus agréable après ce prologue…

    Enfin bref, je me répète. Passons donc au point suivant : le prix.

    Ce volume coûte 6 euros. Quand on sait que le volume original entier coûte aussi 6 euros, ou qu’un volume de Milady contenant plus du double de pages coûte 7 euros, on ne peut que se demander ce qui justifie un tel prix pour si peu de pages (le tome 1 de « Alpha & Omega », contenant 384 pages coûte 7 euros, tout comme certains volumes de l’éditeur faisant plus de 400 pages, pour rappel). Si encore il y avait des illustrations dedans, on pourrait comprendre. Mais là, c’est un peu de l’arnaque (après le français foireux du tome 1, ils nous font un plan foireux pour le prix du tome 0. Merci Milady, tu ne remonteras pas encore aujourd’hui dans mon estime). Peut-être que l’éditeur français a-t-il tenté de nous faire passer la pilule en nous proposant une police en gros caractère pour gonfler le nombre de pages de la nouvelle, qui, sans ça, n’aurait sans doute pas dépassé les 100 pages ? D’autant que, comme dit et redit auparavant, ce tome 0 est indispensable pour comprendre le tome 1 et la suite de l’histoire de « Alpha & Omega ». Donc, si on commence cette série, on est obligé de succomber à cette arnaque.

    Cela mis à part, l’éditeur a, cette fois-ci, fait un effort sur la correction/adaptation. Certes, ce n’est toujours pas parfait, mais la lecture de ce volume est beaucoup plus agréable et plus fluide que ne l’a été « Le cri du loup ». Ça fait du bien.

    Dans ce volume, la narration de l’histoire se fait toujours à la troisième personne. Cependant, on change tour à tour de point de vue entre Anna et Charles. Cela est enrichissant, par le fait que l’on peut mieux suivre et comprendre les réactions et pensées des personnages. Mais quand il arrive que l’on change deux ou trois fois de point de vue sur la même page, c’est très perturbant et on peut s’y perdre.

    Malgré tout, comme dans le volume 1, Anna reste un personnage attachant. Oui, elle est pour l’instant plutôt fragile (qui ne le serait pas après avoir été martyrisée et abusée pendant 3 ans ?), mais elle n’est pas agaçante pour autant. De plus, au fur et à mesure que l’histoire avance, elle reprend de plus en plus confiance en elle. Anna ne semble pas vouloir rester en mode « carpette » toute sa vie, et on ne peut que la soutenir et l’encourager dans ce sens.

    Charles, par contre, peut paraître un peu énervant. C’est frustrant de voir que son loup prend Anna pour sa compagne en un seul coup d’œil, et qu’il semble en tomber amoureux au premier dès le premier regard. Les coups de foudre, c’est bien romantique, mais quand ça vire à l’obsession de mettre Anna dans son lit, c’est un peu pervers et malsain, non ? Heureusement qu’Anna lui met directement les points sur les « i ». On va avoir droit à un loup-garou frustré, mais au moins, Anna ira à son propre rythme et ne lui tombera pas comme une fleur dans les bras (elle accepte quand même le fait d’être sa compagne, mais tout ne peut pas être parfait, hein ?).

    En résumé, ce tome 0 de « Alpha & Omega » est un livre indispensable pour suivre cette série, avec des personnages attachants et une intrigue originale… pour peu qu’on accepte d’y mettre le prix.

    Points forts :
    + Un personnage principal féminin qui ne tombe pas directement dans les bras du personnage principal masculin.
    + On nous montre ici une meute de loup-garou pourrie jusqu’à la moelle (contrairement aux autres meutes).
    + Une traduction plus fluide et agréable que pour le tome 1.
    + Permet de mieux comprendre le tome 1 et son intrigue.

    Points faibles :
    - Le prix.
    - Changements de point de vue dans la narration trop nombreux en très peu de pages.


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  • (Chronique écrite précédemment pour http://edenia.sanctusy.net)

    Titre : L’Expérience Degan
    Titre original : The Degan Incident
    Auteur : Rob Colton (http://robcolton.com)

    Série : Conspirations Galactiques (Galactic Conspiracies)
    Nombre de volumes : 2
    1 - L’expérience degan
    2 - The Cassini Mission
    Nombre de pages : 250
    Éditeur : CreateSpace Independent Publishing Platform
    Éditeur original : CreateSpace Independent Publishing Platform
    Genre : Science-fiction, romance homo-érotique
    Prix : 12,83 € (version papier) ou 2,99 € (version ebook)

    Quatrième de couverture – Résumé de l’éditeur :
    Travaillant seul dans un spatioport, Devin McSmith accueille Bastian Drago, un étranger exotique d’apparence bestiale de la planète Dega, et commence une aventure qui le mènera jusqu’aux étoiles et au-delà.
    Devin et Bastian apprennent à se connaître l’un l’autre et leur relation évolue rapidement. Alors qu’ils commencent à tomber amoureux, Bastian disparaît sans laisser de trace.
    Lorsque la rencontre de Devin avec Bastian déclenche un changement surprenant dans son corps, Devin est fait prisonnier et détenu dans un centre de recherches top-secret.
    Bastian pourra-t-il retrouver Devin avant qu’il ne soit trop tard ?

    Critique :
    Si la couverture du livre montre clairement le genre « science-fiction », elle reste cependant particulièrement peu attractive. De plus, je trouve personnellement les personnages dessinés peu représentatifs par rapport aux descriptions dans l’histoire (sur la couverture, Devin ressemble à un pré-adolescent au crâne quasi-rasé, et Bastian à un vieillard…). Ce point m’a pas mal rebutée, mais l’adage « il ne faut pas juger un livre à la couverture » est particulièrement vérifié pour « L’expérience Degan ».
    De plus, d’après le site de site de l’auteur, une version ebook serait offerte à l’achat du live papier. Même si cette offre est apparemment limitée aux propriétaires de Kindle d’Amazon, il n’en reste pas moins que c’est un beau geste (qui laisse espérer, qu’un jour, une version numérique sera automatiquement offerte à l’achat d’un livre papier, comme c’est le cas avec de plus en plus de DVD/Blue-ray).

    Concernant l’histoire, je n’ai pas du tout accroché dès la première page. On se retrouve largué directement dans un monde futuriste, où se côtoient toutes sortes d’humanoïdes terriens ou aliens, sans aucune introduction. Il y a dès le départ certaines longueurs dans les descriptions, qui sont cependant nécessaires afin de comprendre le monde dans lequel vit Devin McSmith, le héros de cette histoire. A contrario, il y a parfois des informations distillées ici et là qui, non seulement n’apporte rien à l’histoire, mais qui, en plus, nous apporte des questions et des incompréhensions.
    Par exemple, l’évocation, au début du roman, d’une « guerre sanglante contre les Mirans »… Quelle guerre ? Pourquoi ? Quels sont ses importance et impacts dans le monde actuel décrit ? Pourquoi le mentionner ? Et surtout, qui sont ces Mirans ?
    Il est frustrant de ne pas avoir les réponses à ces questions, surtout que, au fur et à mesure de la lecture, on est aspiré dans ce monde futuriste si magnifiquement imaginé par l’auteur. Personnellement, j’ai adoré ce monde, et j’ai trouvé horriblement frustrant d’y trouver ces zones d’ombre et d’interrogation (même si, au final, il ne s’agit que de détails sans trop d’importance pour l’histoire).
    Autre détail perturbant, l’auteur semble dire que Bastian n’est pas très à l’aise avec la langue terrienne au début de l’histoire, et laisse penser et peu de personnes sur Dega (sa planète se trouvant en dehors de Union Galactique Planétaire) savent la parler. Pourtant, on a beau rencontrer plusieurs Degans au fur et à mesure de l’histoire, ils parlent tous parfaitement la langue terrienne (même sur la planète Dega !). Et précisons qu’il n’y a aucun appareil traducteur (même pas la génialissime boîte bleue du Doctor Who)…
    En résumé, nous avons là un nouveau monde nous peignant un futur très intéressant, mais trop peu développé à mon goût (j’aurais bien voulu en savoir davantage sur la Terre en dehors de l’appartement de Devin et du café où il adore aller boire…).

    Niveau érotisme, on est aussi rapidement servi. Bastian et Devin se sautent rapidement dessus à tout va, aidés surtout par les hormones dégagées par Bastian (bien qu’ils ne concluront réellement l’acte que bien plus tard dans l’histoire). De plus, la relation entre les deux personnages est établie dès le départ : Bastian, le géant poilu au physique bestial, est sans surprise le dominant, le mâle alpha dans toute sa splendeur ; quant à Devin, faible et frêle humain, il lui est entièrement soumis. Cette relation est certes clichée, mais elle fonctionne bien et on en redemande.

    L’histoire apporte aussi son lot de surprises. Si aux trois quarts du bouquin, on pense que l’action est terminée, la dernière partie du bouquin arrive à clore proprement toute l’intrigue et à répondre à nos questions (sur l’histoire, pas sur l’univers décrit). Généralement, quand il y a des retournements de situation de dernière minute, nous avons droit à une fin de roman précipitée et bâclée. Ce n’est pas le cas de « L’Epérience Degan », où l’auteur prend le temps de lever, une à une, toutes les zones d’ombre de son histoire, et ce jusqu’à la dernière ligne.
    Il est dommage qu’il n’en soit pas de même concernant l’univers du roman, mais peut-être que le second volume de cette saga nous apportera des réponses (même si, apparemment, les héros du second opus ne seront plus les mêmes).

    En tout cas, le style de l’auteur, bien que parfois cru, se lit très facilement et agréablement. De plus, il bénéficie d’une traduction de qualité, bien qu’il reste encore quelques anglicismes et 2-3 fautes ici et là (mais rien qui ne soit agressif pour nos mirettes).
    À travers son histoire, l’auteur aborde aussi un autre thème bien plus délicat : le racisme présent entre les différentes espèces humanoïdes (ici, essentiellement entre les Humains et les Degans). Et il le fait de façon très réaliste dans un monde imaginaire, sans pour autant en faire une propagande (car « L’Expérince Degan » est avant tout une histoire d’amour).

    Quant aux personnages…
    J’ai trouvé Bastian très enquiquinant avec tous ses secrets. D’autant que les réponses concernant ses absences et disparitions (en rapport avec ses secrets) mettent beaucoup de temps à venir. On dirait presque que l’auteur se fait un plaisir de jouer avec nos nerfs sur ce point.
    Quand à Devin, je lui ai trouvé un côté Oliver Twist attachant. Il peut aussi peut aussi être agaçant, parfois très amusant (la dernière scène du bouquin, quand il réalise que… J’avoue avoir bien rigolé).
    Par contre, j’aurais bien voulu en savoir plus sur Peri, le meilleur ami de Devin. Le pauvre, très présent au départ du roman, est bien vite abandonné en cours de route. Pourtant, c’est un personnage intéressant qui semblait important dans la vie de Devin. J’espère qu’on en saura davantage sur lui et sur ce qu’il devient dans un prochain opus de la saga…

    En bref, « L’expérience degan » est une histoire que j’ai adoré lire, dont je regrette le manque de développement de l’univers. J’ai particulièrement apprécié les relations inter-espèces.
    Et nul doute que je me jetterai sur le second opus de la saga quand il sortira en français.

    Points forts :
    +    Une relation mâle dominant/petit mâle soumis clichée mais qui fonctionne
    +    Un scénario et des actions qui prennent le temps de se développer jusqu’à la fin
    +    Aborde avec réalisme la problématique du racisme, sans pour autant faire de propagande.
    Points faibles :
    -    La couverture peut en rebuter plus d’un, même si le roman mérite d’être lu
    -    Un monde futuriste très intéressant mais trop peu développé
    -    Des personnages secondaires souvent trop vite oubliés


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